Il y aura bien une « taxe streaming » en 2024


Les services de streaming devront bel et bien payer une taxe pour financer le Centre national de la musique. Au grand dam de Deezer et de Spotify, qui préconisaient plutôt une contribution volontaire.

Le Centre national de la musique (CNM) fondé en 2020 a pour mission de soutenir la création musicale française, pour la développer à l’international et garantir la diversité culturelle. Tout un programme qui coûte cher, c’est pourquoi le gouvernement cherche à sécuriser le budget annuel (67 millions d’euros) de cette nouvelle institution, en tendant la sébile aux services de streaming.

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Spotify va « désinvestir » en France

Emmanuel Macron avait affiché le 21 juin dernier sa préférence pour une taxe, au grand dam des plateformes qui planchaient sur une contribution volontaire moins contraignante. Celle-ci faisait l’objet de discussions manifestement difficiles. Amazon avait par exemple posé des conditions.

Lire Amazon fait monter la pression et les enchères sur la « taxe streaming »

Les services de streaming ont annoncé hier un accord sur un montant de 14 millions d’euros pour 2025. Peine perdue : c’est finalement le principe d’une taxe qui a été retenue par le gouvernement qui a annoncé la mise en œuvre l’année prochaine d’une contribution obligatoire sur le chiffre d’affaires. Si le principe est acté, il reste encore à définir bien des modalités, dont le taux de prélèvement. Le ministère de la Culture parle d’un « très faible taux », dans les faits il devrait être de 1,75 %.

« C’est un véritable coup dur porté à l’innovation, et aux perspectives de croissance de la musique enregistrée en France. Nous évaluons les suites à donner à la mise en place de cette mesure inéquitable, injuste et disproportionnée », ont affirmé les plateformes. Antoine Monin, le directeur général France de Spotify, n’a pas eu de mots assez forts pour vilipender cette nouvelle taxe. Au micro de Franceinfo, il l’a qualifié de « monumentale erreur stratégique qui va à l’encontre des enjeux de souveraineté économique, culturelle et technologique européenne ».

Spotify a beau être la première plateforme de streaming au monde, l’entreprise gagne peu d’argent. En fait, il a fallu attendre le dernier trimestre pour que la société engrange ses premiers bénéfices, de 65 millions d’euros. Le dirigeant a listé les différentes taxes et ponctions qui pèsent sur son activité : « Nous versons 70 % de nos revenus aux ayants droit de la musique, vous ajoutez à cela une TVA à 20 %, une taxe sur les services numériques à 3 %, une taxe sur les services vidéo à 5 % et maintenant une taxe streaming à 1,75 % ».

Dans ces conditions, « comment voulez-vous que nous puissions opérer sur un marché comme la France ? », assure-t-il en menaçant de « désinvestir » en France qui ne sera « plus une priorité ». Pour les abonnés, qui ont subi des hausses importantes des prix ces derniers mois, cette taxe pourrait aussi enchérir les tarifs des abonnements. Deezer ne disait d’ailleurs pas autre chose l’été dernier.

Lire La « taxe streaming », ce sont les abonnés qui vont la payer

Source : AFP



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Catégorie article Politique

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